Vos mitochondries sont-elles prêtes pour un nouveau départ ?
Vous sentez-vous fatigué ? Vos mitochondries manqueraient-elles de peps ?
Hébergées au coeur de la plupart de nos cellules, les mitochondries seraient d’anciennes bactéries endocytées, c’est-à-dire enveloppées puis absorbées par une cellule ancestrale donnant alors naissance au monde des eucaryotes(1). Elles possèdent leur propre patrimoine génétique organisé à la manière de celui des bactéries. Elles se reproduisent de manière autonomes, peuvent fusionner entre elles ou de se scinder selon les nécessités. Cependant, certaines protéines intra-mitochondriales sont synthétisées à partir de gènes de notre ADN.
Cette théorie de l’endosymbiose (endo- car l’une des parties est contenue dans l’autre et symbiose car bénéfique aux 2 partenaires), est celle reconnue par le monde scientifique aujourd’hui. C’est par la voie maternelle que notre patrimoine mitochondrial nous est transmis.
«Un dysfonctionnement mitochondrial se traduit directement par une diminution de production d’énergie»
Productrices d’énergie, nos mitochondries utilisent le glucose et les acides gra s comme carburant pour transformer l’oxygène en eau tout en produisant via le cycle de Krebs(2) et la phosphorilation oxydative, 36 à 38 molécules d’ATP (adénosine-triphosphate) riche en énergie directement disponible pour notre organisme. A l’âge adulte, nous brûlons jusqu’à 50Kg d’ATP par jour assurant notamment nos fonctions vitales ! Elles sont des chevilles ouvrières dans le fonctionnement cardiaque, neuronal, la contraction musculaire, la thermogenèse, la détoxication hépatique. Elles sont aussi le siège de la biosynthèse du cholestérol, de sa transformation en prégnégnolone, molécule précurseur des hormones stéroïdes. En fonction de la glande endocrine dans laquelle cette biosynthèse se produit, elle aboutira à de la testostérone dans les testicules, à de l’eostradiol dans les ovaires, à du cortisol dans les glandes surrénales ou à de l’aldostérone impliqué dans l’équilibre ionique.
Et ce n’est pas tout, les processus d’iodation au sein de la glande thyroïde impliquent également l’activité mitochondriale. Les mitochondries participent aussi à l’homéostasie du calcium et à l’apoptose (le suicide cellulaire).
«Un dysfonctionnement mitochondrial provoque une augmentation du stress oxydant à l’origine de certaines maladies neurodégénératives et cardiaques»
Siège de la respiration oxydative, à l’image d’une bûche qui brûle l’oxygène et produit des fumées, les mitochondries génèrent des déchets : les radicaux libres dont elles sont la première cible. Leur ADN étant vulnérable, le taux de mutation y est 100 fois plus élevé que dans notre ADN. Elles sont aussi sensibles à l’inflammation chronique, aux certains antibiotiques comme par exemple le chloramphénicol ou l’erythromycine, aux pesticides comme le glysphosphate et à certains insecticides. Les métaux lourds, se substituant aux ions de fer et de cuivre indispensables au bon enchainement des réactions de la phosphorilation oxydative, entravent leur rendement. D’ailleurs, le cyanure, en complexant brutalement les ions métalliques, bloque instantanément toute production d’ATP (attention aux noyaux d’abricots, de prunes, de pêches, aux pépins de pommes et de cerises!)
«Un rendement mitochondrial diminué est un facteur majeur du vieillissement accéléré»
Alors comment chouchouter nos mitochondries ?
Une activité sportive régulière modérée augmente le rendement et la biogenèse des mitochondries les plus efficientes qui y survivent. Le froid a des effets similaires, c’est ainsi que certains sportifs pratiquent des séances de cryothérapie pour régénérer leur capital mitochondrial après un effort intense. Une restriction calorique bien ajustée, avec des choix alimentaires qualitatifs, pauvre en métaux lourds, apportant les nutriments nécessaires à leur fonctionnement tout en diminuant le stress oxydant généré, stimulent aussi leur efficience et leur nombre.
Le temps serait-il venu d’envisager une médecine mitochondriale ?
En effet, plusieurs maladies trouvent leur origine dans le dysfonctionnement mitochondrial. La difficulté principale reste d’atteindre la cible, peut-être les nanotechnologies permettront-elles cet exploit. En attendant, la nutrithérapie reste l’outil de choix pour optimiser notre capital mitochondrial. En effet, de nombreux nutriments comme les vitamines B,C et E, certains minéraux, des acides aminés spécifiques, les polyphénols et acides gras omégas 3 sont indispensables à leur fonctionnement, chacun ayant un rôle spécifique dans les rouages de cette machinerie si sophistiquée
(1)organisme unicellulaire ou pluricellulaire possédant un noyau et généralement des mitochondries.
(2) cycle de krebs et phosphorilation oxydative enchainement de réactions biochimiques complexes aboutissant à la production d’ATP